Anne-Elisabeth Migeon
Certifiée en Micronutrition et en Nutrition Comportementale à Saint-Jean-d'Angély
 

Certifiée en Micronutrition et en Nutrition Comportementale à Saint-Jean-d'Angély et Saintes

Intestin, cerveau et microbiote : un lien au quotidien ?


Intestin, cerveau et microbiote : un lien au quotidien ?

 

Bien qu’ayant des fonctions différentes au sein de l’organisme le cerveau et l’intestin communiquent tous les jours afin de maintenir un équilibre indispensable.  Même éloignés anatomiquement, intestin et cerveau sont en lien et, les expressions communes « J’ai l’estomac noué » ou bien « je n’arrive pas à le digérer » …évoque bien que nos émotions s’expriment aussi dans la sphère digestive. On parle d’axe intestin-cerveau.

Alors comment le cerveau et l’intestin communiquent et quel rôle peut-on attribuer au microbiote ?

Moral et bactéries intestinales : quels liens ?

Souvent quand notre humeur fluctue, on met en cause, la météo, la vie, le contexte économique mais on ne pense pas au rôle joué par nos bactéries intestinales qui ont le pouvoir d’influencer soit positivement soit négativement notre humeur. Les chercheurs l’ont démontré, nos bactéries intestinales participent à différentes fonctions au sein de notre organisme comme celles de la digestion, du métabolisme et de l’immunité.

Mais, les chercheurs mettent également en avant le fait que ces même bactéries intestinales (microbiote intestinal) ont aussi la faculté d’influencer la physiologie du système nerveux central, l’anxiété, la dépression, comme la douleur viscérale, la cognition …

Oui, beaucoup de personnes souffrant de dépression présentent également des troubles gastro-intestinaux, on le sait, le stress influence notre microbiote.

Cerveau et intestin : un lien direct ?

Le tube digestif est richement innervé d’une part par le système nerveux appelé entérique et d’autre part par le système nerveux extrinsèque. Les 2 systèmes nerveux communiquent entre eux par le nerf vague ( plus long nerf de notre organisme) qui fonctionne dans les 2 sens de l’intestin vers le cerveau et du cerveau vers l’intestin. Ce nerf vague intervient dans la régulation des fonctions automatiques de l’organisme comme la digestion, la respiration, la fréquence cardiaque, mais aussi dans le contrôle de l’humeur et des émotions.

Des études ont montré que le nerf vague transporte des composés bio-actifs de l’intestin vers le cerveau grâce à ses fibres, on donc peut dire que les bactéries intestinales ont des effets bénéfiques sur l’humeur et l’anxiété.

A côté de ce rôle direct, on sait le rôle de modulation de l’humeur qu’exerce l’intestin par son influence sur l’état inflammatoire de notre organisme. Quand notre microbiote est en mauvaise santé, il va favoriser la perméabilité intestinale et de fait permettre le passage de molécules pro-inflammatoires à travers la barrière intestinale, molécules qui vont diffuser dans tout l’organisme avec une possible nocivité pour le cerveau.

 La dysbiose est impliquée dans des maladies neurologiques comme la maladie de Parkinson.

Et la sérotonine : quel est son rôle ?

Neurotransmetteur impliqué dans l’humeur (elle est à la base du fonctionnement des anti-dépresseurs), la sérotonine est produite en grande majorité par les cellules de l’intestin où elle va influencer l’immunité et le microbiote, microbiote qui pourrait également influencer la production de sérotonine. Même si la sérotonine de l’intestin ne peut pas atteindre le cerveau, le microbiote intestinal en influençant le métabolisme du tryptophane précurseur de la sérotonine (c’est-à-dire que la sérotonine est produite à partir du tryptophane) aurait cet effet. Le microbiote produit aussi d’autres molécules qui vont influencer notre cerveau comme le Gaba (anxiolytique et myorelaxant), la noradrénaline, la dopamine, …ou des acides gras à chaine courte comme le butyrate, l’acétate qui exercent des effets bénéfiques sur l’intestin et la barrière intestinale.

Un exemple pratique de cette relation intestin cerveau : le rôle de cet axe dans le contrôle de la prise alimentaire.

Après un repas, les bactéries intestinales produisent des molécules qui suppriment l’appétit et envoient un signal de satiété au cerveau. L’intestin produit aussi des molécules qui passent dans le sang et vont aussi influencer la prise alimentaire.

Ainsi, on peut voir que le lien entre l’intestin et le cerveau est essentiel dans le contrôle de la prise alimentaire mais aussi dans la régulation de l’humeur.

Conclusion :

D’où la piste thérapeutique des pro et des pré-biotiques dans l’accompagnement des troubles dépressifs et de l’humeur. L’association des pré et des probiotiques seraient donc intéressante pour agir sur le psychisme, plus que les probiotiques pris isolément. Le rôle essentiel des prébiotiques a de plus était démontré chez des personnes faibles consommatrices de fibres prébiotiques et chez lesquelles on a constaté plus de trouble de l’humeur que les plus consommateurs.

Ce qui suggère qu’en modifiant son alimentation avec un apport plus important de fibres, il est possible d’agir positivement sur l’humeur.  Pet toujours dans cette optique, une nouvelle classe de compléments a vu le jour les post-biotiques et les psycho-biotiques.

En pratique, consommer des fibres comme l’inuline à la posologie de 5 à 15 g en association avec un probiotique serait bénéfique à votre humeur.  

 


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