Anne-Elisabeth Migeon
Certifiée en Micronutrition et en Nutrition Comportementale à Saint-Jean-d'Angély
 

Certifiée en Micronutrition et en Nutrition Comportementale à Saint-Jean-d'Angély et Saintes

Troubles de l'hyperactivité : la piste nutritionnelle et micro-nutritionnelle ( partie 1)


Hyperactivité : les pistes nutritionnelles et micro-nutritionnelles (partie 1)

Déficit et diagnostic / Les 3 scores : A : trouble de l’attention, H : hyperactivité et I :impulsivité.

 

Les troubles de l’attention, pathologie de l’enfant impactent fortement la qualité de vie et sont de plus en plus relevés par les éducateurs. Ils perturbent le développement émotionnel, relationnel et l’estime de soi.

On peut cliniquement différencier 3 principaux types de tableaux :

Le type 1 (score A) et qui se traduit par un trouble de l’attention c’est l’enfant rêveur et qui présente des lenteurs à exécuter les tâches. A noter des erreurs qui apparaissent souvent en fin d’exercice plus qu’en début.  

Le type 2 (score H) et qui se traduit par une hyperactivité avec une impulsivité prédominante. L’enfant est agité et a du mal à se poser et à rester calme. L’hyperactivité peut aller d’une impulsivité importante à une impatience, l’irritabilité voire même une agressivité.

Le type 3 et qui est plutôt mixte 

Le diagnostic et les causes sont diverses :

Le diagnostic est basé sur la recherche des différents signes.

Les causes peuvent être physiques comme un traumatisme crânien, l’épilepsie, autisme, hyperthyroïdie mais elles peuvent aussi être d’origine psychologique comme une carence affective, éducative, de la maltraitance mais aussi l’enfant précoce ou en lien avec certains médicaments comme les corticoïdes.  

Bien que privilégiée, des travaux commencent à mettre en évidence une origine génétique mais  un lien avec la consommation d’alcool ou de tabac ou un déficit en iode durant la grossesse serait aussi supposé.

 Plus récemment, un rôle de la nutrition avec des carences en certains micro-nutriments serait évoqué selon les tableaux. Ce qui permet de proposer une approche nutritionnelle comme outil de prise en charge, par exemple on peut citer un déséquilibre nutritionnel, ou micro-nutritionnel, ou encore un déficit en acides gras essentiels voire même certaines intolérances alimentaires ou allergies.

Comment rechercher et traiter les déficits ?

  1. Dans un premier temps même si cette hypothèse a été réfutée, il est à considérer que les hypoglycémies aggravent les symptômes aussi est-il  intéressant de rechercher dans ce contexte s’il existerait une majoration des troubles 1H30 environ après un repas sucré soit aux environs de 11H ou de 17H. Dans ce cas les troubles seraient de type agressivité ou troubles de la concentration, des vertiges. On sait que les scores A et H pourraiente être renforcés avec des troubles hypoglycémiques.
  2. de plus, il est indéniable qu’il faudra rechercher un déficit micro-nutritionnel avec par ordre de prévalence un déficit en fer, en magnésium, en iode, en zinc.

 

Concernant le déficit en fer, très fréquent en pédiatrie, il faudra rechercher une pâleur, une fragilité aux infections ORL, une fatigue, pouvant aller selon l’importance de déficit à une sécheresse cutanée, une fragilité des phanères, une fatigabilité à l’effort. Le tableau est l’enfant qui est un petit mangeur en viande, poisson, en lentilles …En biologie on va doser la ferritine et qui doit être à plus de 50mg/l de sang. Cette carence en fer est plus présente chez l’hyper-actif de score A.

 

Concernant le déficit en magnésium : les premiers signes qui apparaissent sont une hyper-excitabilité distale c’est-à-dire située au niveau des doigts, des mains et extrémités et évoluant ensuite vers l’excitabilité neuromusculaire pour aller au tableau classique de fatigue/anxiété. Il est difficile et peu usuel de faire un dosage sanguin du magnésium, souvent le diagnostic de déficit se fait sur la base des signes cliniques. Sinon il est possible de faire un dosage du magnésium intra-érythrocytaire ( c’est-à-dire présent dans les globules rouges ou érythrocytes). Les 2 scores A et H sont concernés par un déficit en magnésium

 

Concernant le déficit en iode :  On sait qu’un déficit en iode durant la grossesse augmente les risques d’avoir un enfant score A et H. De même les carences en iode fréquentes chez les enfants. On peut rechercher une frilosité avec une fatigabilité. Le diagnostic biologique se fait par le dosage de l’iodurie c’est-à-dire l’iode présente dans les urines. Il faut savoir que dans ce cas la répercussion sur les fonctions cognitives est très nette. Ce déficit est plus présent chez les enfants score A.

 

Concernant le déficit en zinc : Ce déficit est plus important chez les enfants petits mangeurs ou en forte période de croissance mais aussi chez les enfants présentant des infections à répétition ou un terrain inflammatoire de bas grade. Rechercher une peau à tendance sèche avec un retard de cicatrisation est une première indication clinique. Ensuite, on dose le zinc libre dans le sang à la recherche du déficit. Les enfants score H semblent plus sensibles à ce déficit.

 

Concernant les acides gras oméga 3 : Même si moins évocatrice, de part le déficit très fréquent en acides gras essentiels au regard des modes alimentaires faire une recherche n’est pas superflue. On s’attachera à faire une enquête alimentaire avec quelques questions bien posée comme quelle huile consommez-vous à la maison ? Mangez-vous des poissons gras ou des aliments enrichis en acides gras oméga3 . Sur le plan biologique, on pourra faire pratiquer un dosage des acides gras plasmatiques ou sur la membrane des érythrocytes, avec recherche de l’indice oméga 3 et du rapport oméga6/3 et le profil des familles d’acide gras. Le retentissement d’un déséquilibre en acides gras se verra tant au niveau cognitif que sur l’humeur de l’enfant. Ce déséquilibre prévaut dans les scores I,A et H.

Il faut savoir qu’une corrélation forte a été établie entre les mamans qui consomment peu de produits de la mer et notamment ceux riches en acides gras  pendant la grossesse et un déficit cognitif chez les enfants.Ajouter des oméga 3 selon plusieurs études améliore ces troubles chez les enfants.

 

Enfin savoir que rechercher une intolérance alimentaire à certains aliments ou colorants car il est certains que ces intolérances majorent les troubles. C’est par exemple le cas des enfants qui consomment fréquemment des bonbons colorés ou des produits industrialisés ( l’acide benzoïque présent dans certains aliments comme les crèmes fraiches),  mais aussi le fréquent colorant E110, une intolérance au gluten ou aux protéines du lait de vache peut aussi renforcer les symptômes . Les symptômes observés seront en plus des troubles de l’attention des troubles du transit avec des selles molles ou des troubles cutanés comme de l’eczéma ou de l’acné, des migraines ou même de l’arthrite juvénile. On peut rechercher dans les urines des peptides dits opioïdes pour confirmer le diagnostic et plutôt présent chez les enfants de score H

Prochaine partie : je vous présenterai les prises en charges à la fois nutritionnelles et micro-nutritionnelles


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