Anne-Elisabeth Migeon
Certifiée en Micronutrition et en Nutrition Comportementale à Saint-Jean-d'Angély
 

Certifiée en Micronutrition et en Nutrition Comportementale à Saint-Jean-d'Angély et Saintes

Sucre et maladies autoimmunes : Un lien démontré ?


Sucre et maladies auto-immunes : un lien démontré ?

 

On le sait, une consommation excessive de sucre serait associée à une inflammation chronique de bas grade et à un risque accru de développer une maladie autoimmune.

Le système immunitaire peut être considéré comme une armée de défense de notre organisme contre les virus ou autres substances étrangères. Cependant si cette armée de défense se retourne contre le corps, il peut créer des dommages importants comme ce que l’on observe dans les maladies autoimmunes.

Pourtant de nombreuses personnes ne savent pas que ces maladies autoimmunes peuvent être associées au sucre ajouté de leur alimentation.

Quelles sont ces maladies auto-immunes ?  

On dénombre aujourd’hui environ une centaine de maladies autoimmunes comme la polyarthrite rhumatoïde, le diabète de type 1, le lupus, les maladies inflammatoires de l’intestin, la sclérose en plaque …Prenons le cas de la polyarthrite rhumatoïde, le système immunitaire va attaquer les articulations ce qui provoquera des douleurs, gonflements, parfois même des handicaps. Pour le diabète de type 1, le système immunitaire va cibler les cellules dites béta du pancréas entrainant une carence en insuline.

A côté de ces maladies autoimmunes connues, on sait qu’il en existe d’autres non encore identifiées ou diagnostiquées et qui font souffrir les personnes sans pour autant que l’on puisse en faire un diagnostic précis.  

Et le sucre dans tout ça ? Le sucre agit comme un élément déclencheur qui incite votre système immunitaire (armée intérieure) à rester actif et à attaquer sans arrêt à gauche et à droite entrainant des dommages sur l’organisme en lien avec cette hyperactivité. Dans les maladies autoimmunes, le système immunitaire n’arrive pas à faire la différence entre les tissus de l’organisme et les cellules étrangères ou alors il ne peut contrôler l’intensité de sa réponse.

De nombreux facteurs vont influencer le développement des maladies autoimmunes comme l’inflammation induite par notre alimentation, les toxines, les moisissures, le stress, ou encore les troubles métaboliques. Des études faites sur des jumeaux ont montré que la génétique ne peut prédire que 22% des maladies autoimmunes, ce qui laisse une grande part de responsabilité aux facteurs environnementaux.

Les chercheurs ont montré qu’une consommation excessive de sucre va créer une inflammation chronique à bas bruit laquelle sera responsable d’une suractivité du système immunitaire, ce qui est notamment le cas dans la polyarthrite rhumatoïde.

Interrogés des personnes souffrant de polyarthrite rhumatoïde ont déclaré pour un quart que leur alimentation pouvait avoir un impact sur leurs symptômes, et ils citaient parmi les aliments les boissons gazeuses sucrées ou encore les desserts sucrés comme ayant un impact sur l’intensité de leurs symptômes.

Ce qui a été mentionné pour la polyarthrite rhumatoïde a été démontré également pour d’autres maladies autoimmunes comme le lupus ou encore le diabète de type 1 ou des maladies autoimmunes plus spécifiques comme la neuromyélite inflammatoire (maladie du système nerveux central) …

Il y a donc des données solides pour affirmer que la consommation excessive de sucre serait responsable d’une augmentation de la prévalence ou de l’importance des maladies autoimmunes chez l’homme.

Peut-on supposer un lien avec l’intestin ?

De nombreuses maladies autoimmunes commencent dans l’intestin. Des bactéries nocives comme Eschérichia Coli ou encore Salmonelle sont friandes de sucre et se développent beaucoup plus en présence de ce nutriment. De plus la consommation de sucre perturbe l’équilibre général de la flore intestinale en diminuant les bonnes bactéries et en augmentant le développement des mauvaises bactéries. Ce qui a pour conséquence une inflammation et un retentissement clinique sur l’intestin avec une augmentation de la perméabilité intestinale en lien avec des toxines produites par les bactéries nocives. Cette hyperperméabilité intestinale serait directement à l’origine des maladies autoimmunes.

Devenu perméable, la muqueuse intestinale permet le passage de substances toxiques et inflammatoires pouvant diffuser dans tout l’organisme par voie sanguine y compris dans le cerveau en traversant la barrière hémato-encéphalique. Par la circulation sanguine ces toxines pourront être à l’origine de maladies auto-immunes dans différentes parties du corps comme le psoriasis, maladies cutanéo-muqueuses, mais aussi la sclérose en plaque …

Beaucoup ignorent que ce qui vaut pour l’intestin, existe aussi pour le microbiote buccal et les personnes qui consomment beaucoup de sucre perturbent leur microbiote buccal avec pour conséquence un développement de bactéries nocives au détriment de bonnes bactéries. Ces bactéries et leurs toxines pourront également se retrouver dans la circulation sanguine.

Encore plus directement, on le sait une forte consommation de sucre a un effet direct sur le système immunitaire en le déstabilisant et en altèrant son efficacité. Alors oui, nous pouvons réguler notre système immunitaire en améliorant son modèle alimentaire.

Conclusion :

Le modèle alimentaire est un levier puissant que l’on peut contrôler en réduisant sa consommation de sucre. Les chercheurs ne s’y trompent pas chez les personnes venues chercher de l’aide face à leur maladie inflammatoire ou autoimmune, une revue de leur modèle alimentaire reste une priorité qui apporte pour grand nombre d’entre eux une amélioration de leur état général là où bien d’autres prises en charges avaient échoué.

Cependant, une prise en charge en amont donc en préventif sera d’autant plus efficace, chez ces personnes.

Sans hésiter les chercheurs quand on leur demande s’ils recommanderaient une réduction de la consommation de sucre à leurs patients la réponse est OUI ! Ils ajoutent de plus ne voir aucune raison pour recommander une consommation de plus de 25 g de glucides (ou sucres) par jour. Ce qui vaut pour le sucre vaut aussi pour les plats industriels et les additifs et d’ajouter que cette modification alimentaire soit dans le pire des cas ne fera pas de mal soit dans le meilleur des cas améliorera la santé et la qualité de vie des personnes mais à condition de ne pas remplacer le sucre par les édulcorants artificiels.

 


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