Anne-Elisabeth Migeon
Certifiée en Micronutrition et en Nutrition Comportementale à Saint-Jean-d'Angély
 

Certifiée en Micronutrition et en Nutrition Comportementale à Saint-Jean-d'Angély et Saintes

Nouveau Nutri-score : quels changements ?


 Nutriscore : Quels changements ?

 

Mis en place en 2017 le Nutriscore a connu une mise à jour en 2024, cette modification vise à mieux informer le consommateur, ce choix afin de corriger les faiblesses constatées de ce score pour le consommateur.

Plus sévère alors ? Oui ou non selon les experts même si des avancées ont été faites comme par exemple une notation plus sévère des produits contenant des édulcorants, ou à l’inverse une valorisation d’autres aliments comme l’huile d’olive ou encore les poissons gras et les produits à base de farine complète. De même, une différence de classe instaurée entre viande rouge et volaille…

Mais ces avancées sont-elles vraiment pertinentes ? Les avis restent partagés, pourquoi ? 

Les thèmes principaux abordés :

1)    Les édulcorants :

Le nouveau score les inclus dans le calcul avec de fait une notation plus sévère des aliments et boissons qui en contiennent. Par exemple, les sodas « light » contenant ces édulcorants se verront attribués le score C voire E pour certains au lieu de B auparavant.

2)    Valorisation de certains aliments et groupes d’aliments :

Comme l’huile d’olive ou les poissons gras qui verront leur score remonter ou encore meilleure note pour les aliments sources de fibres (céréales complètes) ou les volailles au détriment de la viande rouge dont la consommation est à limiter.

3)    Notation plus sévère attribuée aux aliments sucrés et salés :

C’est par exemple le cas de produits comme les céréales du petit déjeuner source de sucre (exemple les céréales Chocapic) dont le score passera de B à C et cela malgré les efforts de reformulation du fabricant. Ces produits contiennent encore trop de sucre ou de sel pour un bénéfice de santé. Au contraire des céréales natures comme les flocons d’avoine avec peu ou pas de sucre passeront en score A.

Mais alors quelles critiques peut-on faire à ce nouveau Nutriscore ?

·         Selon Anthony Fardet, malgré les efforts apportés sur le Nutriscore, sa conception ne tient toujours pas compte de la notion d’aliment sain et naturel et d’aliment transformé. Prenons un exemple, pour Mr Fardet, le score est un repère dit agrégatif, c’est-à-dire qu’il ne va pas tenir compte de la nature même de l’aliment et de son caractère ultra-transformé. Comment ? Reprenons le cas des fibres, le Nutriscore se contentera de valider la présence de fibres qu’elle soit d’origine naturelle ou ajoutée par l’industriel. Cependant, les fibres ajoutées (isolat) feront que l’aliment aura perdu sa valeur naturelle pour devenir ultra-transformé, même remarque pour les protéines…

·         Le Nutri-score ne tient toujours pas compte de l’effet matrice de l’aliment, c’est-à-dire qu’il ne différencie pas les nutriments naturellement présents de ceux ajoutés. Un fruit séché par exemple plus sucré qu’un soda pour 100 g d’aliment n’aura pas les mêmes impacts pour la santé que le soda.

·         Toujours d’après Mr Fardet, il serait plus intéressant de prioriser le caractère naturel ou transformé d’un aliment et d’informer sur ce caractère, devraient ensuite venir la composition en nutriments (protéines, sucres, graisses…). Anthony Fardet va même jusqu’à parler « d’aliment chimiquement comestible ».

Le nouveau Nutri-score inégal pour les producteurs :

Le nouveau Nutri-score est perçu comme pouvant favoriser les multinationales au détriment des petits producteurs.

Les grosses entreprises auront plus de facilité à contourner ces scores en modifiant légèrement leurs formulations afin de rentrer dans les « bons seuils » de qualité et utiliseront des ajouts artificiels sous forme d’isolat par exemple.

Par contre, un petit producteur traditionnel (comme pour un camembert AOP), la modification de composition sera moins facile dans la mesure où la dénomination AOP doit respecter un cahier des charges. De fait, les produits issus de ces productions garderont une note moyenne ou même mauvaise malgré un potentiel santé supérieure. 

Conclusion :

Avec toutes ces remarques, on comprend que le Nutri-score nouvelle version va encore devoir s’améliorer. Il ne protègera pas mieux le consommateur puisqu’il reste axé sur une vision « erronée de la science des aliments ». La proposition par les créateurs du Nutri-score, d’ajouter un cadre noir en complément du logo pour signaler un produit ultra-transformé validant son effet négatif sur la santé risquerait de complexifier encore plus le choix et confirme le manque de pertinence santé de ce score !


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