Saviez-vous que l'alimentation était un traitement à part entière dans les troubles psychiatriques dont la dépression ? .
En effet, discipline récente la psychiatrie nutritionnelle a vu le jour lorsque l'on a compris que les traitements médicamenteux de la dépression mais aussi des autres maladies mentales comme l'anxiété, les troubles bipolaires... ne suffisaient pas et que 15 à 30 % des personnes font ce que l'on appelle de la résistance aux traitement. De plus, les traitements utilisés ont souvent des effets secondaires indésirables et qui ont amené à la recherche de traitements complémentaires.
On sait que la dépression est due à un déficit dans le cerveau en neurotransmetteurs comme la dopamine, la noradrénaline et surtout la sérotonine.
Dans cet optique de nombreuses études ont montré que non seulement l'alimentation pouvait limiter les risques de dépression mais que de plus une alimentation adaptée pouvait chez les personnes atteintes de dépression avoir des effets synergiques avec les médicaments.
Quel profil alimentaire semble le plus adapté ?
Dépression et inflammation : Le choix de l'index glycémique
L'alimentation pro-inflammatoire serait associée à la dépression. Ainsi, les aliments transformés, à index glycémique élevé, les boissons sucrées, les pâtisseries industrielles...seraient associés lorsqu'ils sont consommés très régulièrement à un risque accru de dépression.
Par exemple, selon certaines études, les aliments à index glycémique élevé seraient responsables d'une inflammation, inflammation dont on suppose un rôle dans la pathogénèse de la dépression, à l'inverse la consommation d'aliment à index glycémique bas serait plutôt anti-inflammatoire et pourrait réduire le risque de souffrir de symptômes dépressifs, même si ces résultats ne permettent pas de conclure à un lien de cause à effet.
Dépression et acides gras oméga 3
Plusieurs études ont montré que les personnes qui souffrent de dépression présentent une carence en acides gras oméga 3 lorsque l'on dose ces acides gras dans la membrane des érythrocytes ( globules rouges). Plus le taux d'acides gras oméga 3 est bas et plus les personnes ont de risque de souffrir d'une dépression sévère. Oméga 3 et dépression un lien de plus en plus solide.
Donc manger régulièrement du poisson ( source d'acides gras oméga 3 DHA et EPA) serait associée à un moindre risque de dépression.
Dépression et axe intestin cerveau :
Nos habitudes alimentaires influencent la composition et la variété de notre microbiote intestinal, or ce dernier joue de multiples rôles dans la santé mentale.
Des études ont souligné que les personnes souffrant de dépression ne présentaient pas la même composition de leur microbiote que celles en bonne santé mentale, avec notamment un taux plus élevé de bactéries Bactéroïdes, bactéries associées à l'inflammation.
De plus, l'axe intestin cerveau module le BNDF un facteur connu pour son effet sur la plasticité des neurones. Il participe à la transmission entre les neurones de la sérotonine, un messager chimique impliqué dans la dépression. Il joue aussi un rôle dans la réponse exagérée au stress en lien avec le système hypothalamo-surrénalien.
Enfin, un déséquilibre du microbiote contribue à une perméabilité intestinale accrue. Lorsque la paroi de l'intestin devient poreuse, cela induit des réponses immunitaires et aussi une neuro-inflammation , cause majeure de la santé mentale.
Attention, il semblerait que la relation entre santé intestinale et santé mentale soit bidirectionnelle, et donc il est fort probable que si un déséquilibre du microbiote intestinal influence la santé mentale, les changemens de nos habitudes alimentaires et de notre activité physique associés à une dépression modifient aussi notre microbiote.
Dépression et diabète de type 2 :
Ainsi, selon une méta-analyse, un lien bidirectionnel entre diabète de type 2 et dépression semble établi, et 20% des personnes souffrant de diabète présentent en plus des symptômes dépressifs ( on parle dan ce cas de dépression co-morbide). De plus, lorsque la dépression est associée au diabète le risque de développer une démence est multipliée par 2 comparé au risque en présence du diabète seul.
D'où l'intérêt de prévenir , contrôler voire inverser le diabète.
Dépression et exercice physique :
Plusieurs méta-analyses montrent le potentiel anti-dépresseur de l'activité physique et ce serait plutôt un exercice physique de type aérobie c'est à dire en endurance. A noter que les effets bénéfiques seraient dépendants de la durée et de la régularité de la pratique et des exercices.
Conclusion :
Une alimentation comme la diète méditérranéenne c'est à dire riche en légumes, céréales complètes, produits de la mer, noix, et en fruits aurait des effets préventifs contre de nombreuses maladies dont la dépression. Cet effet serait de plus de type dose dépendant et surtout lié à la synergie de consommation de tous les composants de cette diète plutôt qu'à un seul ingrédient ou aliment.
Donc, il semble que non seulement modifier son alimentation permette de prévenir le risque de dépression mais de plus l'intervention nutritionnelle permettrait de réduire de façon durable les symptômes dépressifs.