Anne-Elisabeth Migeon
Certifiée en Micronutrition et en Nutrition Comportementale à Saint-Jean-d'Angély
 

Certifiée en Micronutrition et en Nutrition Comportementale à Saint-Jean-d'Angély et Saintes

Alimentation et état dépressif


Lien entre alimentation et dépression

 

Nous le savons l’alimentation a un impact certain pour bon nombre de pathologies et troubles. Quant est-il du lien entre alimentation et troubles dépressifs ?

Il est certain qu’une alimentation saine et équilibrée permet d’apporter des macro et micro-nutriments dont on connait le rôle bénéfique sur le fonctionnement de notre cerveau et la stabilité de notre humeur.

L’influence de l’humeur :

Notre humeur a une influence sur notre façon de manger, d’ailleurs les personnes dépressives ont tendance à avoir des comportements alimentaires influencés par leurs émotions. Par exemple, la consommation de sucre, procure un effet positif et rapide sur notre humeur, par une action directe sur le métabolisme du tryptophane et de fait de la sérotonine que l’on appelle aussi l’hormone du bonheur. A l’inverse, on observe une dégradation de l’humeur quelques jours après une perturbation de l’équilibre alimentaire, et de même, lors d’épisodes dépressifs on peut observer une consommation excessive de sucres raffinés et une diminution de celle des légumes, poissons... 

Les vitamines :

  1. Les vitamines du groupe B :

Les vitamines B sont nécessaires au bon fonctionnement cérébral et par exemple on sait par des études observationnelles qu’il existe un lien entre des apports élevés en vitamines B (B9, B12, B6) et la réduction du risque de développer un état dépressif. Une supplémentation en vitamines B et notamment en vitamine B9 en complément d’un traitement anti-dépresseur renforcerait leur efficacité.

  1. La vitamine D :

Plusieurs troubles psychiatriques comme la dépression sont en lien avec une carence en vitamine D. La forme active de la vitamine D pourrait influencer entre autres le taux de sérotonine cérébral (hormone de l’humeur). Pour rappel, la vitamine D peut être synthétisée par l’action des rayons du soleil sur la peau et se retrouve aussi dans certains aliments comme les poissons gras, les huiles, les oléagineux certains laitages. On sait qu’un déficit favorise le développement des symptômes dépressifs et inversement au cours d’une dépression, le taux de vitamine D est diminué.

  1. La vitamine C comme celui de la fluoxétine

Les études ont montré que les personnes présentant des troubles dépressifs sont plus carencées en vitamine C que la population générale. Une supplémentation en vitamine C réduit les symptômes de cette maladie. D’ailleurs l’association de la vitamine C avec un traitement antidépresseur a donné des résultats très encourageants dans les dépressions infantiles.

  1. Les minéraux :

La dépression est liée à une diminution des apports en certains minéraux comme le zinc, le magnésium. On le sait le zinc intervient dans bon nombre de mécanismes physiologiques impliqués dans le contrôle des émotions. Il existe une relation entre un apport insuffisant en zinc et le risque de développer une dépression. Un supplémentation en zinc permet d’améliorer les symptômes dépressifs, encore plus quand elle est associée à un traitement antidépresseur. De même un apport insuffisant en magnésium est aussi lié aux troubles dépressifs. Une supplémentation en magnésium chez les personnes dépressives et carencées en ce minéral semble bénéfique.

  1. Les acides gras insaturés : Les oméga 3

Un déficit en acides gras oméga 3 pourrait favoriser les troubles mentaux. On sait que la consommation en acides gras saturés et trans favoriserait la dépression alors qu’une consommation en acides gras mono-insaturés oméga 9 (Huile d’olive) et poly-insaturés oméga 3 surtout exercerait un effet protecteur vis à vis du risque de développer une dépression. En pratique consommer des graines comme les graines de Chia, de lin, des noix et des poissons gras aurait des effets protecteurs envers la dépression.

  1. Le tryptophane :

C’est un acide aminé apporté essentiellement par l’alimentation et précurseur de la sérotonine (hormone du bonheur), une consommation élevée serait liée à un risque moins élevé d’avoir une dépression. On le trouve dans les protéines animales comme les viandes, les œufs, les poissons et les produits laitiers, et dans les protéines végétales comme les légumineuses, les bananes, les amandes, le soja et les noix de cajou. Il est recommandé un apporte compris entre 500 à 2000 mg de tryptophane par jour.

  1. La méthionine :

C’est aussi un acide aminé dit essentiel car devant être apporté par l’alimentation et qui est nécessaire au bon fonctionnement du système nerveux central et du foie. Des déficits en méthionine ainsi qu’en vitamine B9 ou B12 sont susceptibles de favoriser les symptômes dépressifs. On trouve la méthionine dans les aliments riches en protéines comme le blanc d’œuf, les noix, les viandes et les poissons. Il est recommandé un apport quotidien entre 500 à 3000 mg.

En conclusion :

On peut conclure qu’une alimentation déséquilibrée est associée à un risque augmenté de symptômes dépressifs. Donc, afin de maintenir une humeur stable ou pour mieux faire face à cette maladie avoir une alimentation saine et riche en certains nutriments et micro-nutriments semble nécessaire.

 


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